Le droit d’avoir eu tort

Faire pousser des pousses, des légumes, des fleurs, une clientèle, une entreprise, m’a permis de connaître la réalité. Auparavant, j’étais un artiste, un auteur, un théoricien. J’avais des idées et des croyances.

Me frotter aux réalités de la terre et du monde a été difficile, parce que la réalité ne s’alignait pas avec ces croyances. Je pensais savoir de quoi le monde était fait. Le monde m’a montré que j’avais tort. Il continue de le faire.

Changer d’avis est douloureux. Admettre que l’on a changé d’avis devant les autres est douloureux. Mais nous devons être guidés par la recherche de la vérité, parce que c’est elle qui fera de nos vies ce qu’elles devraient être.

Je me sens coupable de m’être trompé par le passé, et aussi de la lenteur avec laquelle je change mes croyances même quand la vérité est là, sous mes yeux.

Cette lenteur vient en grande partie de la peur d’être jugé. Mes proches partagent beaucoup de mes croyances. Si je change de croyances, ils ne me suivront pas. Pourquoi ?

Je souhaite que nous trouvions un moyen de  vivre en famille, en amitié, en société, en cultivant l’art de se tromper. Je souhaite qu’il n’y ai plus de honte à avoir une opinion, puis le lendemain, découvrir de nouveaux arguments, et changer d’avis.

J’aimerais vivre dans un monde où on a le droit d’avoir eu tort.