Parfois, j’oublie que je suis libre.
Parfois, je parle avec quelqu’un, et je ressens un déséquilibre. C’est une situation que j’ai mis longtemps à comprendre et dont j’ai appris à me libérer, ce qui a beaucoup amélioré la qualité de ma vie. Je l’ai vécue avec des compagnes, avec des membres de ma famille, avec des amis, avec des collègues et des employés. C’est une chose qui n’est ni dite tout de go, ni consciente, ni assumée. C’est l’idée de la dette d’être.
Ce que j’ai compris depuis, c’est que certaines personnes pensent que vous leur devez quelque chose. Parfois, c’est parce qu’ils estiment qu’ils vous ont rendu un grand service, souvent, c’est simplement que c’est dans leur nature. Ils estiment que leur temps, que leur présence, que leurs idées, ont bien plus de valeur que les vôtres et surtout, ils considèrent que pour chaque minute de temps passé avec eux, vous leur devez une reconnaissance éternelle.
Auprès de ces gens, vous ne vous sentirez jamais assez bien. Vous aurez toujours l’impression de ne pas donner assez. Vous aurez beau faire des efforts pour comprendre, écouter, jamais vous n’aurez l’impression d’être vraiment apprécié.
Dans ma vie, pendant la trentaine, j’ai éliminé ces gens. J’ai mis une distance raisonnable entre eux et moi. J’ai rencontré une personne que j’ai épousée et qui me donne l’impression que quand je passe du temps avec elle, je lui apporte beaucoup, et elle m’apporte tout autant.
Et c’est là que la réalité est forte et belle. La pensée de la dette d’être est basée sur une vision du monde limitée. Quand on pense comme cela, si on prend quelque chose, on l’ôte à l’autre. Si on apprend quelque chose, quelqu’un le perd. Pourtant, c’est la nature des relations entre les hommes d’être bénéfiques à chacun. On ne prend pas la flamme de quelqu’un en y allumant sa bougie.
Quand vous semez une graine, qu’une plante pousse et que vous récoltez ses fruits, vous les disséminez tout en vous nourrissant. La plante veut vivre. Vous aussi.
Vous êtes libre. Vous avez toujours le droit de vous séparer de quelqu’un si vous ne voulez plus le voir. Vous pouvez dire oui, vous pouvez dire non. Ne sous-estimez pas la grande valeur de ce que vous perdez à entretenir ce genre de relation. Reprenez votre liberté, effacez cette dette d’être: Quittez les.