La semaine dernière, j’ai lancé ma chaîne YouTube. Mon projet consiste à y publier des vidéos courtes, des shorts, pour partager mon quotidien et gagner de l’audience, et des documents audios longs, des cours, destinés à une audience motivée, qui veut apprendre.
Les premiers jours ont été enthousiasmants. J’ai eu presque trois mille vues sur mes premières vidéos ; beaucoup de commentaires ; presque cinquante abonnés.
J’étais fier et confiant. Il me semblait que j’avais compris comment le système YouTube fonctionnait, que j’étais capable de créer des contenus à succès, et que ma présence sur ce réseau allait être exponentielle. Je me voyais déjà influencer l’agriculture urbaine mondiale grâce à mon opinion numérique. Je me voyais déjà former la nouvelle génération de micro-agriculteurs qui allaient changer ce que le mot paysan veut dire.
Et puis le flop est arrivé. Mes vidéos sont passées de deux mille vues à cent vues. Pourtant, je n’ai rien changé. Je n’y ai rien compris. J’étais déçu. Mes projets, mes illusions, se sont effondrés.
Cela m’a fait penser à mon jardin. Parfois, les choses y poussent, et l’on se sent puissant, maître de son destin, en contrôle. Et le lendemain, les feuilles se fanent, les tiges sont envahies de pucerons, les racines pourrissent. La récolte est perdue. On ne sait pas plus pourquoi cela poussait que pourquoi cela s’est arrêté. Du moins, quand on débute.
Parce que c’est le propre des débutants d’être sujet aux aléas du destins sans pouvoir les contrôler. Quand on apprend, quand on grandit, les choses changent. Il peut toujours arriver que la nature reprenne ses droits et que plus rien ne pousse sans que l’on ne sache pourquoi, mais cela arrive de moins en moins souvent quand la compétence grandit, et cela devient finalement anecdotique. Avec la connaissance, vient le contrôle.
Je dois continuer à planter des vidéos sur YouTube. Pourquoi ces écarts de résultats ? Est-ce que le succès de mon début était juste et la chute qui a suivi qui était anormale ? Était-ce le contraire ? Personne ne le sait et personne ne le saura jamais. La seule chose qui importe, c’est de continuer à apprendre.
Avec le savoir vient l’intelligence de se réjouir modestement des récoltes abondantes, et de relativiser les maigres récoltes. Si je persévère, les hauts seront plus hauts, et les bas le seront aussi.