Notre esprit nous joue des tours.
Par le passé, j’ai connu cette détresse de n’être sûr de rien, pas même de moi-même.
J’avais des problèmes au travail, et je n’étais pas sûr de ne pas les créer moi-même.
J’avais des problèmes relationnels et je n’étais pas sûr de ne pas les causer moi-même.
J’étais effrayé, tantôt par mon manque de sentiments, tantôt par leur ampleur.
J’étais perdu dans un monde relatif, virtuel, impalpable, psychologique.
Comment savoir qui nous sommes vraiment ?
J’ai trouvé la réponse à cette question:
Travailler. Travailler avec ses mains, contre la nature.
Un autre être humain, il se peut toujours que nous le manipulions. Il ne nous dit pas tout. Par malveillance ou par bienveillance, sans même le savoir, nous lui mentons, il nous ment. Notre esprit est loin d’être fiable.
Ce qu’il nous faut, c’est un ami qui ne nous ment jamais. Un ami solide comme le roc, qui ne dira jamais que la réalité la plus dure mais aussi la plus pure. Pour moi, cet ami, c’est le travail, c’est la terre, c’est l’outil, c’est la plante.
J’ai tenu tête à la nature. Ce n’était pas facile. J’ai sué et souffert. Mes mains s’en souviennent, mais c’est mon âme qui porte les plus grandes cicatrices.
J’ai creusé un trou. J’ai retourné un jardin. J’ai planté des arbres qui sont morts. Des sangliers ont dévasté mes cultures. Le motoculteur n’a pas voulu démarrer. J’ai porté des tonnes d’eau.
Aujourd’hui, il y a mille questions que je n’ai plus besoin de me poser. Je sais qui je suis. Je sais qui je ne suis pas. Je peux avancer d’un pas régulier et confiant vers le futur.
Si on ne fait que travailler avec ses mains, on devient une brute. Mais si on ne travaille qu’avec sa tête, on en devient l’esclave.